Rencontre avec Sandrine PRIM

1625630_10203813490888260_3066225280376458035_nSandrine Prim, à la une sur Mamscook en ce début septembre, a largement toute sa place auprès des chefs que j’interviewe habituellement, même si elle n’est pas chef d’un restaurant. Cette académicienne du prix Lucien Vanel qui travaille actuellement aux côté du MOF François Bourgon à La Table de Xavier Place Dupuy à Toulouse est une hyperactive… Elle est chroniqueuse culinaire, vous la retrouverez tous les week end dès cette rentrée sur l’antenne de France Bleue Toulouse dans les Cordons bleus de la ville rose de 10h à 10h30. Elle est animatrice et donne des cours de cuisine. Et enfin elle organise des événements liés au monde de la cuisine, cocktails, soirée mais aussi des battles cooks. Vous retrouverez l’ensemble de ses activités sur http://www.sandrineprim.fr .

Cette jeune femme de 38 ans, maman de 3 garçons a beaucoup de mal à se présenter, je vais donc tenter de le faire pour elle. Lors de la première rencontre, ce qui marque c’est le sourire, la générosité, et le dynamisme de Sandrine, cette femme croque la vie a pleines dents et ça se voit, elle est heureuse de se lever le matin pour vivre sa passion et affirme qu’elle ne pourrait vivre sur une île déserte.

Pour comprendre qui est Sandrine Prim, entrons dans son histoire. Elle est née à Toulouse d’un papa catalan qui était barman et d’une maman sicilienne qui était cuisinière. Autant dire que la cuisine, c’est ses racines, elle adore sentir, toucher les produits, pas un marché à Toulouse ou on ne la croise. A 15 ans elle vit un drame, le décès de sa maman.  Elle arrête ses études et part à Paris ou elle va travailler comme barman et côtoyer le monde de la nuit. Après quelques années elle redescend dans le sud ou elle fait des extras en cuisine et dans des bars tout en travaillant comme animatrice radio, puis en travaillant comme vendeuse à la FNAC, et elle trouve encore du temps pour s’occuper d’une association qui organise des visites pour les malades du SIDA. Mais tout cela ne la satisfait pas, être en cuisine lui manque. Pourtant c’est le CAP petite enfance qu’elle passe avant de décrocher son diplôme d’aide soignante. Pendant 3 ans elle va travailler dans les services d’urgence, de soins palliatifs tout en continuant à faire des extras dans le monde de la cuisine.

En 2007, elle se dit que c’est le moment ou jamais de se lancer dans le grand bain. Elle créée son auto entreprise autour d’ateliers culinaires, devient chef à domicile, puis elle commence par faire des remplacements radio avant de prendre les rênes d’une chronique culinaire quotidienne. Tout s’enchaine.

Il y a au an vous avez monté un incroyable projet de battle cook pour des enfants, que pouvez vous en dire? “C’est un projet que je portais en moi depuis longtemps. L’idée de départ était de permettre à six enfants d’une classe d’ULYSS du collège St Louis ou était mon fils de faire une bataille culinaire et surtout de découvrir les métiers de la restauration. Mon fils m’a expliqué qu’en voulant aider des élèves différents je pointais leur handicap… Cette remarque a fait son chemin et j’ai proposé que les 317 élèves participent à l’événement sans que ça ne coute un centime aux enfants. Mais passer de 6 à 317, c’était très ambitieux, surtout que la mairie a refusé de donner une subvention car c’était un collège privé. J’ai lancé un appel sur Face Book et des chefs même étoilés, des professionnels ont répondu présent et ont relevé le défi. Il y avait 15 ateliers autour des métiers de la restauration, la radio et La Dépêche ont couvert l’évènement. Une journée extraordinaire pour tous. Ca a été un gros succès qui m’a encore davantage fait connaître même si ce n’était pas le but premier. Et puis j’ai compris qu’on ne peut être aimé de tout le monde…”

Vous n’avez pas de diplôme de cuisine, vous êtes une autodidacte, est ce un handicap? “J’ai déjà envisagé de passer certains diplômes de cuisine, mais je manque de temps, certains amis me conseillent de plutôt faire une VAE (validation des acquis et de l’expérience). Il est évident que certains sont médisants et dénigrent mon travail parce que je n’ai pas le diplôme, heureusement que ce n’est qu’une minorité. De toutes façons, comme je suis très curieuse, j’ai fait au fil des années de nombreux stages afin d’acquérir et de développer mes compétences: chocolatier, traiteur, restauration, boucherie charcuterie, poisson.”

Envisagez vous un jour d’ouvrir un restaurant? “Non, en tout cas pas dans l’immédiat, même si je dois reconnaître que j’aimerais en ouvrir un pour faire de la réinsertion, ce serait culotté.”

Etes vous gourmande?Ah oui, c’est un cri du cœur, je ne fais jamais de régime…”

Quel est votre plat préféré? “Les sardines à la sicilienne”.

Quel est votre plus ancien souvenir gustatif? ” Les pasta de ma maman, et j’avais 2 ans! Elle les faisait maison bien sûr avec une sauce tomate maison. Maman étalait la pâte au rouleau à pâtisserie et je la regardais, c’était mieux que la télé. Enfant je n’ai jamais mangé de conserve ou de surgelé. D’une certaine façon j’ai été mal élevée et cela me rappelle une anecdote… Alors que j’étais adolescente, une amie m’invite à déjeuner chez elle, au moment de passer à table j’ai cru qu’elle m’avait fait une blague, elle avait fait des raviolis en boîte que moi j’ai pris pour de la nourriture pour chien…” 

Qu’est ce que vous ne pourriez pas mangé? “Je goute à tout, par principe. Mais je reconnais avoir fait une over dose de chocolat suite à un stage chez un chocolatier”.

Quel produit préférez vous travailler?Les pâtes à pain à pâte, c’est une matière vivante que l’on touche, qui se travaille”.

Quel produit n’aimez vous pas travailler? “La tête de veau, et pourtant j’adore la manger”.

Quel est le chef qui vous impressionne le plus? ” Je ne peux pas dire que je sois impressionnée par les hommes, c’est le boulot que ça représente qui m’impressionne. Ma plus grande claque gustative je la dois à J L Rabanel avec un plat autour des légumes d’été. Ce plat était tout à la fois exquis et un tableau pour les yeux, j’ai mis trois quart d’heure à le manger. Le restaurant le plus affectif de ma vie est la Trattoria Mizzica à Toulouse. Simplement parce que c’est toute mon enfance qui revient, j’y vais une à deux fois par semaine. La confiture de tomates de la Nona est juste sublime.”

Un énorme merci à Sandrine pour la qualité de nos échanges, sa sincérité, et sa bonne humeur  lors de cette interview, en plus, elle a accepté de nous confier sa recette préférée…

Sardines farcies à la sicilienne : au pain, raisins, pignons et parfumées à l’orange (pour 6 personnes)
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– 600 g de filets de sardines très frâiches (sans les nageoires dorsales et les écailles)
– 200 g de chapelure (de préférence faite maison avec du pain rassis)
– 80 g de raisins
– 80 g de pignons de pin (dans l’idéal Italiens ou Espagnols)
– 2 oranges non traitées
– 1 citron non traité (+ 1 pour servir)
– 2 cs de sucre
– feuilles de laurier (un bouquet), origan
– huile d’olive, sel et poivre
1. Préchauffer le four à 190°C. Zester les agrumes et presser le jus. Garder ce dernier de côté. Plonger les raisins dans un peu d’eau tiède pendant 10 minutes.
Faire revenir dans une poêle 3 cs de d’huile d’olive puis ajouter la chapelure et la faire dorer à feu doux. Ajouter le sucre, le zeste des agrumes, une pincée de sel, les raisins bien essorés et les pignons. Verser ensuite un tiers du jus d’agrumes et ajouter une pincée d’origan. Éteindre et mélanger. Mettre de côté.
Laver, sécher et saler les filets de sardine. Poser dessus un peu de farce, rouler et piquer avec une pique en bois. Enfiler une feuille de laurier. Procéder de même avec le reste de poisson et de farce en alternant chaque poisson avec une feuille de laurier. Saupoudrer du reste de farce, saler, poivreer et verser un filet d’huile d’olive. Cuire pendant un quart d’heure environ en ayant soin après 10 minutes de verser dessus le reste de jus d’agrumes.
Faire reposer et servir tiède avec un peu de jus de citron
Conseil : ce plat peut très bien se préparer la veille, il n’en sera que meilleur. En effet le repos permettra à tous les parfums de diffuser. Il suffira donc de le réchauffer un peu avant de servir.

5 commentaires sur “Rencontre avec Sandrine PRIM

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    1. Merci. Sandrine est une très belle personne, une passionnée qui cuisine à merveille!!! N’hésitez pas à aller à sa rencontre à “la table de Xavier”, si vous êtes toulousaine?!?!

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